Manager, entraîneur, mécanicien et autres préparateurs, ils agissent dans l’ombre des coureurs paracyclistes pour les amener dans les meilleures conditions aux JO de Paris 2024. Nous les avons rencontrés à Roubaix, lors d’un stage de l’équipe de France.
Vous connaissez les noms de Dorian Foulon, d’Heïdi Gaugain, de Raphaël Beaugillet et de Quentin Caleyron pour avoir déjà suivi leurs exploits sportifs dans les pages de votre magazine (lire « A chaque course améliorer sa performance » dans Lourmel Mag n°12 de novembre 2023). Vous les verrez en août prochain défendre les couleurs de la France aux Jeux Paralympiques de Paris. Peu de chance en revanche de voir Laurent Thirionet, manager de l’équipe de France de paracyclisme ou encore Francisco Trujillo, l’un des mécaniciens. Ils font tous les deux partie des hommes de l’ombre… mais ô combien précieux pour l’équipe.
Un groupe qui fonctionne parfaitement
« Avec Mathieu Jeanne, l’entraîneur de l’équipe de France, Flavien Arnal son adjoint et tout le staff, mécaniciens, kinés, préparateur mental et nutritionniste, nous travaillons ensemble depuis six années, témoigne Laurent Thirionet, lui-même deux fois champion paralympique. Nous avons réussi à constituer un groupe de personnes dévouées qui s’entendent parfaitement, qui aiment travailler ensemble et ne comptent pas leurs heures ».
Cette cohésion favorise aussi la création d’affinités entre les athlètes aux personnalités et aux profils différents. Le secret d’un bel esprit d’équipe. « C’est toute cette bienveillance et cet engagement collectif qui fait qu’au bout se trouve la réussite et qu’un athlète monte sur le podium. » Bien que connu pour aimer « mettre son grain de sel », le manager attache toujours plus d’importance à la confiance. « Chacun doit pouvoir travailler sereinement sur sa thématique, d’autant que nous avons aujourd’hui de grands spécialistes dans leur domaine, de vrais meneurs. »
« Souple, pas trop tendue », le réglage minutieux de la chaîne
Francisco Trujillo connait Laurent Thirionet depuis longtemps, de l’époque où ils étaient tous les deux coureurs. C’est depuis que le second a demandé au premier de venir en équipe de France faire la mécanique. « J’ai été champion olympique à Séoul en 1988, champion olympique à Barcelone, médaillé d’argent à Sydney en fin de carrière et j’ai toujours fait ma mécanique tout seul, relate Francisco. Je disais aux personnes qui m’accompagnaient : « vous gonflez les roues et vous ne touchez pas mon vélo’’. » Aujourd’hui, c’est lui qui « touche au vélo » des athlètes engagés dans les championnats du monde ou aux JO. Mieux que ça, perfectionniste dans l’âme, ils les peaufinent, les bichonnent…. Depuis le réglage minutieux de la chaîne (« souple, pas trop tendue », « si j’ai un petit doute, je recommence 3, 4 fois ») jusqu’à la position du coureur sur la selle, optimisée grâce à des capteurs, tout est dans la maîtrise, dans le détail qui va créer l’écart.
Tous tournés vers les médailles
Complémentaires, les trois mécaniciens qui se relaient autour des coureurs et de leur monture se tiennent évidemment au fait des nouvelles technologies. « Par exemple, le tandem, ici, c’est un prototype fabriqué par un leader de l’aéronautique, explique Francisco Trujillo. Une fois au point, on va gagner 3 à 4 kilos sur le vélo, un vélo à la fois léger et nerveux. » Tous ensemble, coureurs, entraîneurs, managers et préparateurs travaillent d’arrache-pied pour la même chose : atteindre la meilleure performance possible et décrocher une médaille. « Ces dernières années, les résultats nous ont donné raison, commente Laurent Thirionet. Mais le point d’orgue, cela va être les Jeux de Paris 2024. L’objectif de notre équipe est de gagner au moins 20 médailles et de finir 1re ou 2e nation mondiale. Cela promet des moments forts et beaucoup de larmes de joie. »