COHABITATION ENTRE GÉNÉRATIONS,
un échange de bons procédés

Désormais encadrée par la loi, la cohabitation intergénérationnelle solidaire permet à un senior de plus de 60 ans disposant d’une chambre libre de la louer à un jeune de moins de trente ans, étudiant ou salarié. Cette solution d’entraide rencontre un succès grandissant.

Rompre l’isolement des personnes âgées

Quel échange de bons procédés permet à la fois de faire face à la crise du logement, de lutter contre l’exclusion, de rompre l’isolement des personnes âgées et d’établir un dialogue entre les générations ?

La cohabitation intergénérationnelle répond à l’origine à deux besoins. D’un côté, de plus en plus d’étudiants et de jeunes actifs peinent à se loger, surtout dans les grandes villes. De l’autre, de plus en plus de seniors isolés souhaitent rester à leur domicile.

Un contrat flexible et doublement avantageux

Emblématique du « mieux vivre ensemble », cette solution de cohabitation reposant sur un échange solidaire est apparue en France au début des années 2000. Portée par nombre d’associations, elle voit son développement s’accélérer. La loi de 2015 relative à l’adaptation de la société au vieillissement a été la première à pointer la nécessité de favoriser ces pratiques et de clarifier leur régime juridique.

Le cadre législatif a été donné en 2018 par la loi Elan (sur l’Evolution du logement, de l’aménagement et du numérique) qui régit la mise en œuvre du contrat de cohabitation intergénérationnelle solidaire (CIS). Ce contrat flexible permet à des personnes de plus de 60 ans de louer ou de sous-louer une partie de leur logement à un jeune de moins de 30 ans. À condition que les loyers restent « raisonnables » (de l’ordre de 237 € par mois pour un 15 m² en Île-de-France et de 175 € par mois pour un 15 m² dans les autres régions), le loueur bénéfice d’un complément de retraite, qui de surcroît est exonéré de l’impôt sur le revenu.

Pallier une perte d’autonomie légère

Contre ce loyer modéré, les jeunes locataires s’engagent à assurer une présence bienveillante auprès de la personne âgée. Autant d’occasions d’échange et de stimulation cognitive. Dans sa version la plus « solidaire », le contrat de cohabitation prévoit même la gratuité du logement (une chambre meublée) contre une présence régulière le soir, la nuit et, le cas échéant, certains week-ends. Le locataire peut même être amené à rendre de petits services pour pallier une perte d’autonomie légère. De quoi permettre aussi aux aidants familiaux, rassurés, de souffler un peu.

Une charte garante des valeurs fondamentales

Pour les seniors comme pour les jeunes concernés, mieux vaut se rapprocher d’une association qui adhère à la Charte de la cohabitation intergénérationnelle solidaire. Promulguée en janvier 2020, elle définit le rôle d’intermédiation des organismes chargés de la mise en relation des jeunes et des retraités. Et de s’assurer de l’adhésion des candidats aux valeurs fondamentales du dispositif.